La famille Abadie résidait d’abord rue de la Benauge à Bordeaux puis ils ont demandé et reçu l’autorisation de déménager dans la ville de Mios le 8 Septembre 1942.

La famille ce composait des deux parents, Henry et Raymonde et de leurs 4 enfants, Albert, Raymond Serge et Hélyane, qui a à peine un an quand elle est arrêtée avec sa maman en janvier 1944.

Le petit Francis est décédé en août 1942 alors qu’il a à peine un an.

Sur la fiche familiale de recensement en date du 11 novembre 1940, seule Raymonde la mère est inscrite comme étant de confession juive, les enfants sont inscrits comme étant catholiques et Hélyane n’est pas encore née.

Toutefois, un rapport du service des inspecteurs de police administrative, adressé au Maire de Bordeaux, indique qu’une lettre a été remise à la famille Abadie le 15 novembre « concernant la religion juive ».

C’est sûrement suite à cette lettre, que Henry a effectué des démarches de « radiation du registre des juifs » et qu’une enquête du Commissariat aux questions juives a été entreprise. Henry a du fournir de nombreux papiers: certificat de baptême, certificats de mariage religieux de ses parents et ses grand-parents maternels et certificats d’obsèques religieux de son grand-père paternel, et sa grand-mère paternels.

Ses enfants et lui sont finalement reconnus comme « non-juifs », le 3 janvier 1944 et des certificats de « non-appartenance à la race juive », sont délivrés pour chacun d’entre eux, le 23 mars 1944.

  • Hélyane Abadie

    Hélyane est née le 9 décembre 1942, elle a donc tout juste un an lorsqu’elle est arrêtée avec sa maman. Pourquoi les policiers l’ont-ils amenée alors qu’elle était si petite? Pour ne pas la séparer de sa mère..?

    Comme sa mère, Hélyane n’a pas été déportée. Il faut rappeler que son père avait entrepris les démarches pour elle et ses frères. Mais le certificat de non-appartenance à la race juive, n’est arrivé à la maison que le 23 mars 1944.

  • Raymonde Abadie

    Raymonde est née Rebecca LEON, de Abraham LEON et Suzanne Esther ERRERA. Elle se marie avec Henry ABADIE en 1931. Raymonde est la seule de la famille à être inscrite de confession juive lors de leur recensement le 11 novembre 1940. En juillet 1940, elle adresse un courrier au préfet de la Gironde demandant l’autorisation de déménager avec sa famille à Mios, qui est accordée le 8 septembre suivant. Car si ce n’est pas un problème pour son mari et ses enfants, recensés comme catholique, cela en est un pour elle.

    Si Raymonde fait bien partie du convoi vers Drancy, où elle est incarcérée, elle n’est pas déportée vers Auschwitz. Elle est transférée avec sa fille Hélyane à l’hôpital Rothschild le 19 avril 1944. Un certificat médical la concernant, avait été émis le 27 mars 1944 par le dispensaire Barthélémy de Nabias à Bordeaux Bastide.